Selon l'Observatoire social européen du logement, entre 2020 et 2022, les loyers dans l'Union européenne ont augmenté de 19 % et les prix de l'immobilier de 47 %. Des amendes pour les appartements vides, des limites de loyer ou des restrictions sur les locations de vacances ne sont que quelques-unes des propositions visant à lutter contre la crise du logement.
France : plus de logements sociaux
Le gouvernement français propose un « choc d'offre » en réponse à la crise du logement. Selon la Fondation Abbé Pierre, environ 4 millions de personnes vivent dans un logement insalubre en France, dont 330 000 sont des sans-abri. Par ailleurs, 2,6 millions de personnes attendent un logement social. Dans le même temps, on estime qu'il y a environ 3 millions d'appartements vides dans le pays, soit une augmentation de 60 %. plus qu'en 1990. Outre les programmes de soutien à la construction, le gouvernement souhaite que les appartements qui ne sont actuellement ni loués ni vendus reviennent sur le marché. En outre, il est proposé de modifier la réglementation afin que les appartements d'une superficie inférieure à 40 mètres carrés puissent rester sur le marché sans obligation de les adapter aux normes environnementales. De cette façon, 140 mille les appartements qui devaient faire l'objet d'une « rénovation environnementale » resteront disponibles sur le marché. Au cours des trois prochaines années, la France prévoit également d'accélérer la construction de 30 000 de nouveaux logements dans 20 zones prioritaires.
Irlande : le marché sous la pression des entreprises
La crise du logement constitue depuis des années un problème majeur en République d'Irlande. C'est le facteur par lequel le succès ou l'échec des politiciens est mesuré, et la raison du changement radical dans les modes de vote traditionnels. Aujourd’hui – malgré une croissance économique continue grâce à l’émergence de grands géants technologiques attirés par des conditions fiscales favorables – l’Irlande est confrontée à une grave crise du logement. Les sociétés internationales en emploient 10 pour cent. La population irlandaise et les milliers d'émigrants qui s'y sont installés. Les prix à Dublin et dans le reste du pays dépassent les prix déjà exorbitants de Londres. La hausse du coût de la vie a conduit au vote général pour le Sinn Féin, un parti qui a été pendant des années le bras politique de l'IRA et qui représente aujourd'hui l'option politique la plus à gauche.
Au cours de la dernière décennie, les prix de l'immobilier en Irlande ont augmenté de 75 % et les loyers de 90 %. Le loyer moyen d'un appartement à Dublin est d'environ 2 100 euros, ce qui équivaut au salaire moyen d'un enseignant. La spéculation sur le marché immobilier a généré près de 60 pour cent les nouveaux appartements construits dans la capitale sont immédiatement achetés par des fonds d'investissement et non par des particuliers.
Belgique : location forcée d'appartements vides
Afin d'augmenter le nombre d'appartements disponibles, la Belgique a introduit une réglementation très controversée, selon laquelle une amende peut être infligée au propriétaire si son appartement est vide depuis plus d'un an. La première sanction pour un appartement vide a été infligée fin 2023 : en octobre, un tribunal de première instance a ordonné au propriétaire d'un appartement du centre de la capitale belge, inhabité depuis plus d'un an, de le remettre en vente. marché dans un délai maximum de trois mois. Dans le cas contraire, il s'expose à une amende de 100 EUR par jour (jusqu'à un maximum de 100 000 EUR).
Italie : aucun plan n'est aussi un plan
La demande d'appartements en Italie continue de croître de manière significative, tandis que l'offre, tirée par la croissance des locations touristiques et la spéculation sur le marché immobilier, ne parvient pas à faire face. Surtout dans les grandes villes, les prix augmentent. Selon une étude de la société de courtage immobilier Abitare Co. – réalisée dans huit grandes villes italiennes (Milan, Rome, Bologne, Florence, Gênes, Naples, Palerme et Turin) – la location d'un appartement de deux pièces d'une superficie de 70 mètres carrés coûte aujourd'hui en moyenne 945 euros par mois. L'Italie ne dispose pas d'un plan de logement structuré pour l'ensemble du pays. Il y a quelques mois, le ministre de l'Infrastructure et des Transports, Matteo Salvini, a annoncé la création d'un plan de logement, mais jusqu'à présent, aucune précision n'a été fournie. Pendant ce temps, les syndicats de locataires exigent un plafonnement des loyers basé sur les salaires locaux et des projets de construction de nouveaux logements sociaux.
Allemagne : plafonds de loyer
L'Allemagne est aux prises depuis des années avec une pénurie de logements, en particulier dans les centres-villes, où les prix augmentent en raison de la croissance démographique et de la faible offre. La promesse du gouvernement allemand de garantir 400 000 personnes à partir de 2022 le nombre de nouveaux logements par an n'a pas été atteint. En 2022, un peu moins de 300 000 ont été construits. appartements, et l'année dernière environ 250 000, en raison de la forte augmentation des coûts depuis le début de la guerre en Ukraine. Il manque environ 1,9 million d'appartements abordables dans les principales villes allemandes, dont environ 1,4 million d'une superficie inférieure à 45 mètres carrés pour les ménages individuels. Cet écart est le plus important à Berlin, Hambourg et Cologne. Pendant ce temps, les prix continuent de grimper. Dans le cas de Berlin, les prix des appartements ont augmenté de 20 pour cent l’année dernière. par rapport à l'année précédente. Pour protéger les locataires en Allemagne, une loi limitant les loyers est en vigueur depuis 2015. Il précise que lors de la signature d'un contrat de location, le loyer précisé dans le contrat peut être au maximum de 10 %. supérieur à l’indice local des loyers établi par les communes (l’indice est mis à jour chaque année). Cet indice est la moyenne des loyers des six dernières années pour des appartements présentant des caractéristiques spécifiques dans un quartier donné.