Aujourd’hui, il ne fait aucun doute qu’il y a des gagnants et des perdants en raison de l’adoption de la monnaie commune de règlement, l’euro. C’est ce qu’a prouvé le Centre pour la politique européenne de Fribourg (CEP), qui opère sous le patronage de la fondation Stiftung Ordnungspolitik (SO).
Les analyses menées par le CEP ont montré qu’entre 1999 et 2017, c’est-à-dire pendant la période couverte par l’étude, c’est l’Allemagne qui a « certainement le plus gagné » de l’introduction de l’euro. À son tour, la plus grande baisse de la prospérité, entendue comme le bien-être des citoyens, a eu lieu en Italie et… en France.
Deux économies renforcées
Le Centre de politique européenne a calculé que l’Allemagne avait également gagné en termes absolus au cours de la période en question. L’économie allemande est celle qui a perdu le plus d’argent, soit 1 900 milliards d’euros (environ 2 100 milliards de dollars). Le deuxième pays qui a le plus profité de l’introduction de l’euro n’est pas la France, souvent perçue comme un pays défendant ses intérêts dans l’Union européenne aux côtés de l’Allemagne, mais… les Pays-Bas (aujourd’hui les Pays-Bas).
Tout comme l’Allemagne et les Pays-Bas mentionnés ci-dessus ont pu bénéficier de l’abandon de leur monnaie au profit de la monnaie commune, d’autres pays ont perdu. Les pertes résultent d’une compétitivité réduite. Des pays comme la Grèce et l’Italie, avant même l’introduction de l’euro, étaient capables de se défendre contre les crises en dévaluant leur monnaie si nécessaire, ce qui rendait leurs exportations plus compétitives sur le marché mondial.
Selon les chercheurs collaborant avec le CEP – Alessandro Gasparotti et Matthias Kullas – « le problème de la compétitivité divergente des pays de la zone euro reste entier ». Dans son rapport intitulé « 20 ans de l’euro : gagnants et perdants », écrivent ces universitaires, selon lesquels les pays qui décident d’adopter la monnaie européenne ne peuvent pas être sûrs des conséquences économiques à long terme d’une telle décision.
Il n’existe aucun mécanisme réglementaire au niveau de l’UE et de la Banque centrale européenne qui pourrait, si nécessaire, contrecarrer les effets négatifs de l’introduction de l’euro dans les différentes économies de la zone euro.
SO sous l’égide de Balcerowicz
Enfin, quelques mots sur la fondation Stiftung Ordnungspolitik (SO), au cas où quelqu’un soupçonnerait qu’il s’agit d’un institut de recherche peut-être peu fiable. SO est un groupe de réflexion sérieux créé en 1998 en tant qu’organisation à but non lucratif, faisant référence à… la tradition ordolibérale de l’école d’économie de Fribourg basée sur les travaux, entre autres, de Walter Eucken et Friedrich August von Hayek. Il opère à l’intersection de la science, de la politique et de la société, promouvant les idées de libre marché et réduisant la bureaucratie. Le président des conseils d’administration du SO et du CEP est le prof. Dr Henning Vöpel et les membres du conseil de surveillance sont Roman Herzog, Hans Tietmeyer, Leszek Balcerowicz et Frits Bolkestein.