Le Sejm a reçu un projet d’amendement (document n° 242) à la loi sur la comptabilité, à la loi sur le registre judiciaire national et à la loi sur les commissaires aux comptes, les cabinets d’audit et la surveillance publique. Les modifications de ces lois sont liées à la nécessité de transposer dans le système juridique polonais la directive (UE) 2021/2101 du Parlement européen et du Conseil du 24 novembre 2021 modifiant la directive 2013/34/UE en matière de déclaration des revenus. informations fiscales de certaines entités et succursales (JO UE L 429 du 01/12/2021, p. 1).
Étanchéité supplémentaire du système
Il s’agit d’un autre élément destiné à empêcher les entreprises d’échapper à l’impôt. Comme nous le lisons dans la justification de l’amendement, des réglementations fiscales complexes et le secret fiscal permettent à certaines entreprises multinationales de mettre en œuvre des stratégies de planification fiscale agressive. Contrairement aux petites et moyennes entreprises ou aux contribuables individuels, les sociétés multinationales ont la capacité d’exploiter les failles des règles fiscales nationales et internationales, ce qui leur permet de transférer leurs bénéfices d’un pays à un autre afin de réduire les impôts qu’elles paient. Selon les estimations, les États membres de l’Union européenne perdent chaque année entre 50 et 70 milliards d’euros en raison de l’évasion fiscale des entreprises multinationales.
Données à divulguer
Conformément aux lignes directrices de la directive 2021/2101, les grandes entreprises multinationales (entités mères ultimes d’un groupe de capital et entités autonomes dont les revenus – pour les sociétés mères ultimes – et les revenus – pour les entités autonomes, consolidés de manière appropriée, dépassent 750 millions d’euros dans les deux années suivantes ans) ayant leur siège social dans l’UE, ainsi que les entreprises multinationales de l’extérieur de l’Espace économique européen exerçant leurs activités dans l’UE par l’intermédiaire d’une succursale ou d’une filiale, seront tenues de divulguer publiquement les informations sur l’impôt sur le revenu payé et d’autres informations fiscales non divulguées. par pays. Il s’agira d’une déclaration d’impôt sur le revenu.
Certaines obligations existent déjà
Il convient toutefois de souligner clairement que la divulgation d’informations sur les impôts payés n’est pas nouvelle. Aujourd’hui déjà, en vertu des dispositions de la loi sur l’échange d’informations, les grandes entreprises multinationales sont tenues de présenter au bureau des impôts des informations sur l’impôt sur le revenu payé ainsi que d’autres informations fiscales, ventilées par pays.
La modification proposée des dispositions de la loi comptable vise à compléter cette exigence en introduisant l’obligation de divulguer publiquement les déclarations d’impôt sur le revenu par pays.
Important: Certaines règles de déclaration fiscale pays par pays existent déjà dans l’UE et ont été mises en œuvre dans le droit national : déclaration fiscale pays par pays pour le secteur bancaire et pour les sociétés extractives et forestières.
L’information sera publique
Après le changement de réglementation, les données contenues dans la déclaration d’impôt sur le revenu devront être divulguées séparément pour tous les pays de l’EEE dans lesquels une entreprise donnée opère, ainsi que pour les juridictions fiscales qui ne respectent pas les normes de bonne gouvernance en matière fiscale ( les soi-disant paradis fiscaux). Pour les autres juridictions fiscales, les informations seront présentées sous forme agrégée.
Quels arguments plaident en faveur de la publication de telles informations ? Selon les auteurs du projet, rendre publiques les informations sur les impôts payés là où les bénéfices ont été générés est crucial pour accroître la transparence fiscale. Les rapports pays par pays peuvent renforcer la confiance du public et accroître la responsabilité sociale des entreprises en contribuant, par le biais du paiement des impôts, à la prospérité du pays dans lequel les activités sont exercées.
Quand les changements entreront-ils en vigueur ?
Les entités devront préparer une déclaration de revenus pour la première fois pour l’exercice commençant après le 21 juin 2024.
Il convient également d’ajouter qu’une obligation supplémentaire sera introduite, à savoir qu’un commissaire aux comptes vérifie si l’entité respecte l’obligation de soumettre une déclaration d’impôt sur le revenu au registre judiciaire national. La vérification des commissaires aux comptes doit porter sur l’exercice précédant celui pour lequel les états financiers soumis au contrôle ont été établis (le commissaire aux comptes doit exprimer des opinions sur le respect par l’entité de cette obligation avec un délai d’un an). Ainsi, le commissaire aux comptes devra indiquer pour la première fois si l’entité était tenue de soumettre une déclaration d’impôt sur le revenu au registre judiciaire national et si elle a effectivement respecté cette obligation lors du contrôle des états financiers de l’exercice commençant après le 21 juin. , 2025.