Le Parlement européen a voté en faveur du projet de la Commission européenne prévoyant la reconnaissance de ce que l’on appelle discours de haine et crimes de haine pour les crimes passibles d’une peine d’emprisonnement.
La justification de cette décision est le nombre prétendument croissant de victimes de ce que l’on appelle les discours de haine pour des raisons raciales et sexuelles qui, selon les auteurs du projet, doivent susciter une vive réaction de la part de l’Union européenne.
Un coup porté à la liberté d’expression
L’Institut des Entreprises de Varsovie est d’un avis contraire, avertissant que « la pénalisation du discours de haine est indéfendable à la lumière de la valeur fondamentale de la liberté d’expression, ainsi qu’en raison du caractère arbitraire de ce qui est considéré comme un discours de haine et de ce qui ne l’est pas. De plus, cela pourrait devenir un outil de pression politique sur des groupes susceptibles de menacer le gouvernement actuel. Dans le même temps, il est clair que la criminalisation du discours de haine non seulement ne parviendra pas à réduire le niveau des tensions sociales, mais ne fera qu’aggraver la situation, en la faisant passer du virtuel à la sphère réelle.
Selon WEI, la culpabilité ou l’innocence serait déterminée par des décisions arbitraires sur ce qui constitue ou non un discours de haine, ce qui est indéfini et très vague. Ces dispositions pourraient devenir un outil utile entre les mains des hommes politiques désireux de combattre leurs détracteurs. Par ailleurs, « une tentative de pénaliser la liberté d’expression peut également être considérée comme le résultat d’une idéologie spécifique. Aujourd’hui, les milieux de gauche sont à l’avant-garde de la lutte contre les discours de haine et considèrent comme un discours de haine toute déclaration contraire à leur vision du monde. Certains pays de l’UE craignent de plus en plus que s’opposer à une migration massive et incontrôlée vers l’UE ou reconnaître deux sexes biologiques, qui reste une norme juridique et morale dans de nombreux pays, puisse être considéré comme un discours de haine.
La loi ne devrait pas être modifiée
Les experts de WEI notent également que les dispositions visant à punir les discours de haine au niveau de l’UE signifieraient une limitation supplémentaire de l’indépendance de l’élaboration des lois nationales. En outre, selon eux, la lutte contre les discours de haine pourrait accroître le niveau de haine dans la société. C’est pourquoi l’Institut d’entreprise de Varsovie estime que « la liberté d’expression ne devrait être limitée que dans des situations spécifiques où il existe une menace réelle pour la sécurité des citoyens, comme dans le cas de menaces criminelles, et le droit de l’UE à cet égard devrait ne soit pas modifié ».
Source : wei.org.pl